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CAMPAGNE DE CROWDFUNDING : Deux artistes qui s’entreprennent nous racontent la leur

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Ces deux gars font partie de cette catégorie d’artistes travailleurs autonomes qui lancent des projets d’affaires au gré de leurs passions multiples.

Deux brésiliens, montréalais d’adoption.  DJ, organisateurs d’événements, aussi impliqués dans le processus de lancement de leur agence de graphisme. (Marcus est suivi au SAJE dans le cadre de la mesure de Soutien au travail autonome)

Marcus Freitas (gauche) et son complice Wallace Rosa (droite)

Ils mènent en ce moment une campagne de sociofinancement . Le but : amasser assez de fonds pour retaper leur table tournante mobile : un tricycle jaune  nommé TupiCyle.

Il nous raconte le pourquoi et le comment de cette campagne qui suit son cours.

Quel est le projet qui a motivé cette campagne de crowdfunding?

MARCUS : Ça fait 5 ans déjà, que nous diffusons de la musique brésilienne et latine à Montréal dans divers évènements privés et publics sous la bannière de Tupi Collective. Pour s’amuser, nous avons patenté un vieux tricycle qui supporte une table tournante qui, l’été, fait le tour des quartiers du centre de Montréal pour diffuser de la musique brésilienne (les gars possèdent une collection de vinyles vintages assez garnie) dans les parcs et festivals extérieurs. Le était présent aux Jardins Gamelin, aux festivals POP Montréal et Mural.

WALLACE : Au début c’était vraiment juste un passe-temps. Mais les demandes pour de plus grands événements, des trucs plus professionnels, se sont multipliées. Notre vélo lui s’est mis à prendre de l’âge! L’engin a une seule vitesse ; imaginez-nous à pdéaler en montant la côte Berri entre Ontario et Sherbrooke!

MARCUS : Nous avons donc pensé lancer une campagne de sociofinancement pour revamper le vélo et faire une vraie table de DJ pro sur trois roues. On pourra continuer à offrir notre musique dans les espaces publics cet été.

C’est justement à cause du caractère social du projet, offrir de la musique gratuite dans les espaces publics, que le sociofinancement nous paraissait approprié.

Quand et comment vous êtes-vous préparés à monter votre campagne?

WALLACE : On en rêvait depuis longtemps mais c’est à partir de la mi-janvier qu’on a vraiment commencé à structurer cette idée.

MARCUS : On a pris environ 5-6 semaines pour préparer la campagne.

En comparant avec mon apprentissage au SAJE, la campagne c’est vraiment comme monter un mini plan d’affaires.

On a réussi heureusement à faire pas mal de chose nous-mêmes : vidéo, graphisme, textes. Par contre, on a passé un temps fou à faire des recherches sur chacune des composantes de ce vélo/système de son (cadre du vélo, parasol, haut-parleurs, table tournante, etc) pour évaluer le montant dont on a besoin.

(Sur leur Page de campagne, les composantes du tricycle sont hyper détaillées, images et dessin à l’appui.)

C’est une façon de justifier la somme demandée. On cherche aussi un effet WOW pour tous les amateurs de musique. Tout ce travail, c’était épuisant, est un savoir qui, je pense, pourra en inspirer d’autres ou même favoriser des collaborations avec des fournisseurs. (le message est lancé!)

Avez-vous eu du soutien au cours de la préparation?

WALLACE : On a regardé des campagnes inspirantes qui ont connu du succès sur des plateformes connues. Il y a aussi beaucoup de ressources à notre portée sur le Web, dont celle que le SAJE a mis sur pied (infosociofinancement.org).  Les to-do ou to-think listes disponibles sont pas mal utiles.

MARCUS : La plateforme choisie (Ulule) n’est pas aussi connue que d’autres mais nous assurait aussi un suivi personnalisé, offert en français et en personne.

Quels sont les plus grands défis rencontrés à ce jour?

MARCUS : L’histoire des récompenses peut être un véritable casse-tête. Notre logique, c’est de faire le plus de choses nous-mêmes. On va imprimer les t-shirt, les sacs, les affiches. Des cadeaux assez abordables mais qui demandent du temps à préparer. Par contre, on a fait le saut quand on a vu les frais d’expédition de ces cadeaux qu’on donne à nos contributeurs. On ne pouvait pas se permettre de les facturer aux contributeurs une fois qu’ils décident de s’engager. On ne veut pas décourager les gens.  On s’est demandés : est-ce que l’on doit inclure ces frais dans le prix dans le prix? Dans ce cas, ça devient difficile d’estimer à combien de gens de Montréal, Gaspésie, ailleurs au Canada ou même nos amis au Brésil, nous allons devoir expédier les récompenses. C’est très complexe tous ces calculs et ça a un grand impact sur la rentabilité de la campagne.

WALLACE : On va plutôt organiser une soirée pour la remise des récompenses pour minimiser les coûts d’envoi et favoriser un contact plus personnel. Et ça nous permet de créer un moment agréable et festif, dans l’esprit de notre projet.

Comment avez-vous planifié le marketing de campagne?

MARCUS : On a un kit de presse qui contient le parcours de notre TupiCycle.  On a aussi envoyé des messages personnalisés à une liste de contacts qui ont de l’influence :  soit des amis qui sont de bons ambassadeurs de Tupi ou des gens du domaine culturel. On a dressé une liste des médias à contacter. On ne sait pas s’ils nous aideront…en raison du manque de contact personnel et direct avec eux.

Dans toutes nos communications on axe sur 3 spécificités de notre projet :

  • Le caractère multiculturel de notre projet (il fait le pont entre nos deux cultures)
  • Le côté performance artistique, art de rue, accessible
  • Le côté écologique : un mode de transport actif et sans pollution

Et maintenant…vous êtes en pleine campagne, comment ça se passe?

MARCUS : Maintenant que la campagne est lancée, on a eu un bon boom au début, mais là on veut que ça continue! Nous avons créé une stratégie de communication informative et humoristique, par exemple des GIFs avec des icônes de la musique brésilienne, pour rappeler à notre réseau que la campagne est toujours en cours, mais d’une façon légère et intéressante. C’est assez essoufflant mais, vraiement nécessaire pour garder le momentum.

Démarrer une campagne nous force à apprendre au fur et à mesure. C’est très demandant. Il faut penser à tout! Et aussi continuer à mener nos autres projets de l’avant, dans notre cas, notre démarrage d’entreprise avec le SAJE. (rires)

Un autre café les gars?

OH YES!

 

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